Festival 2013

Tenir Debout est un texte où les limites entre fiction et réalité se délitent. La mise en scène est là pour appuyer cet effet brumeux. Ainsi, dans un décor de salon qui échappe de justesse au réalisme par son aspect épurée, l’utilisation du néon, elle, de par sa lumière brute, crue, vive et incandescente vient plaquer l’effet de réel qui émane du personnage d’Ophélie. Par ailleurs, les diapositives sont là de façon éparses, pour évoquer le souvenir, l’enfance, le passé… Mais entre la machine et sa projection au mur, il y a un infime opercule ; un tulle, qui vient flouter l’image pour la rendre incertaine. Les souvenirs sont là, mais sont-ils vraiment fondés ? Ils apparaissent alors davantage comme des images mentales qui auraient été façonnées par les personnages. Tout en se basant sur des faits tronqués par une mémoire instable Arthur et Elsa trouvent là une façon de dire le vrai, de s’en rapprocher… Ophélie s’ennuie des mots du quotidien, elle emprunte donc ceux de Stenbeck, de Verlaine… Et ces textes sont traités par la mise en scène de façon à ce qu’ils se lient aux scènes de Laura Léoni. Ce sont ces passages de fictions littéraires qui vont permettent aux personnages de prendre réellement conscience de qui ils sont et de ce qu’il désire véritablement.

Uno splendido giorno per sempre (Un merveilleux jour éternel) : le mensonge de la télévision qui se présente sous forme de réalité. Le spectacle met en scène l’ultime confession d’un fameux prophète du monde télévisé, Tender Branson. Peu de temps avant son suicide, il décide de révéler toute la vérité sur sa vie et sur les raisons qui l’ont amené à cette situation tragique. Il espère que par le biais de cette confession, son histoire et lui-même puissent survivre en devenant immortels.

Projeté à bord d’un avion, dans une cabine vide. Le protagoniste est là, seul, et révèle immédiatement son intention : trouver sa fin en survolant le monde. Tender met ainsi en scène un dernier show autobiographique face à un futur public hypothétique. Il raconte son histoire. Puis, il se dépouille finalement de ses habits d’auteur-acteur et observe assis dans son fauteuil ce final mérité, éclatant et apocalyptique.

« Dans l’Amérique immense et violente, deux hommes à l’amitié mystérieuse errent à travers les paysages chauds de la Californie. Portés par leur rêve qu’un jour peut-être ils trouveront leur endroit à eux et y seront heureux, ils vont de ranch en ranch pour s’y tuer à la tâche. Mais un jour, un nouvel emploi va confronter cette vie d’errance à son plus grand défi. Leur plongée dans l’univers sombre des hommes et de leurs histoires cachées sera des plus terribles, personne n’en sortira indemne.

Dans cette fresque, c’est toute la puissance de Steinbeck portée par les comédiens et la musique qui se déploie. »

Sept candidats.
Une salle d’attente.
Un entretien d’embauche.
Pour un mystérieux emploi.
…

L’attente se fait de plus en plus longue.
Une seule chaise à se disputer.

Dans Heureux pour toujours comme dans n’importe quel conte de fées, le prince vient à la rencontre de la princesse. Mais il n’est pas celui qu’elle attend. Pas plus qu’il n’est celui que vous attendez. Nous l’imaginons toujours auréolé de gloire et de beauté, mais il est temps pour tout cela de changer. De prince, il n’en a que le nom. Et la couronne, à l’évidence…

Qu’est-ce que le désir ?

Comment se manifeste-t-il ?

Heiner Müller concentre l’histoire des Liaisons dangereuses dans une expérience troublante.

C’est un homme et une femme qui dansent. C’est un amour impossible entre un mathématicien et une boxeuse. C’est une fugue. Non en fait c’est pas ça…

Avec le spectacle Hybride, la Compagnie Satinka a la volonté de décloisonner la danse orientale des codes très restreints dans lesquels elle est représentée, a‑fin de lui conférer une véritable place au sein de la création contemporaine.

Laissez-vous séduire par un voyage autour des danses orientales, où se mêlent diverses influences chorégraphiques, musicales, ethniques…

L’ATS^® (American Tribal Style) est une danse semi-improvisée se pratiquant en « tribu », avec une « leader » et des « followers ». Il s’agit d’un style où le groupe l’emporte sur l’individu. Très codifiée, il faut en connaître les clés afin de pouvoir danser en parfaite synchronisation. Ces clés sont un langage corporel entre les danseuses, permettant à celle qui mène de prévenir les autres de ce qu’elle va faire, sans utiliser la parole.

Venez découvrir un échantillon de ce style avec la compagnie Parfum Tribal Parfum Ghawazi.

Don JP aime jouer avec le feu, élément aussi dangereux que fascinant…

En mêlant à sa maîtrise une atmosphère magique et envoûtante, il fera danser les flammes devant vos yeux, dans un extrait du spectacle Dancing Under the Moon de la Cie. Satinka.

Laissez-vous hypnotiser par ce numéro de jonglage à couper le souffle !

Charlotte Delbo fut une des femmes résistantes déportées à Auschwitz-Birkenau en 1943. Dans ses textes, des personnages mais dont une voix ressort et des mots que l’on n’entend pas souvent lorsque l’on parle des camps. Des mots criant de vérité, d’angoisse, mais aussi et surtout, d’espoir. Pour nous, comédiennes qui nous nous retrouvons face à ces textes, l’important n’est plus de montrer au public le camp, mais de le faire entendre.

Sois une femme équilibrée. Sois mince. Ne grossis jamais. Sens toujours bon. Sois belle. Sourit. Comme ça. C’est bien. Tourne-toi. Sois intelligente, curieuse, gaie, cultivée, élégante, mystérieuse, pleine de charme et démesurément attractive, avec une conversation passionnante et des seins, surtout des seins. Sois une mère présente mais conserve un travail épanouissant. Sois une femme amoureuse mais conserve ton indépendance. Penche-toi, comme ça. C’est bien. Ne sois jamais fatiguée. Ne sois jamais malade. Arrête de te plaindre. La vie est belle. Pourquoi pleures-tu ? Je suis là mon amour alors ouvre les jambes et ferme ta gueule.

Il était une fois une forêt enchantée où vivaient ces Gardiens de la Nature que nous connaissons bien … Ou du moins nous le croyons… Partez à la rencontre des fées, farfadets, et autres créatures qui composent le Petit Peuple !

Entre danse Tribal Fusion, jonglage et expression scénique, explorant contes et légendes, la compagnie Satinka interroge nos repères et nos perceptions de ces êtres farceurs qui ont peuplé notre enfance.

Au-delà du merveilleux, ce spectacle, pimenté d’un zeste de frisson et de poésie, mêle émotion et théâtralité dans l’écriture chorégraphique.

Laissez-vous envoûter par l’univers onirique de la Cie Satinka.

Derrière un mur d’objets,  se cachent nos pulsions les plus refoulées. Le spectateur entre dans un banquet théâtral où chaque mot est nourriture pour l’âme. La consommation de l’humain, qu’elle soit réelle, fantasmée ou culturelle, permet à celui qui déguste l’appropriation de l’autre.

Aussi, le spectateur qui rentre dans la salle, en dévorant des yeux le spectacle qui lui est servi sur un plateau est déjà dans une démarche anthropophage. C’est tout ce rituel de la consommation de l’autre qui s’incarne et se décarne à l’intérieur des tables du symposium.

À travers ce voyage, vous rencontrerez les écritures de Jack London, de Prince Kuma N’Dumbe III, de Michel Vinaver, d’Heiner Müller et d’Italo Calvino. Les corps et les voix des 6 comédiens subliment les différentes formes de cannibalisme. Cette notion, qui effraie autant qu’elle attire, est revisitée par ce spectacle, qui mêle théâtre, danse et performance culinaire. Attention à la dégustation anthropophagique à la fin de la représentation…